28 janvier 2020
L’avenue Louis Casaï engage sa métamorphose : 2dlc y signe un premier immeuble

Gilles Degaudenzi, architecte associé, répond à nos questions sur ce beau projet d’immeuble qui s’inscrit dans le réaménagement urbanistique de la principale artère genevoise menant à l’aéroport international de Genève. Dans ce mandat, 2dlc est chargé d’assurer la conception du bâtiment, les plans d’exécution et la direction architecturale.

2dlc. Gilles, comment définiriez-vous ce projet d’immeuble ?
G.D. Pour cet objet de 55 appartements et de 3 espaces commerciaux, labellisé Minergie, quelques contraintes ont délimité la phase de conception : une volumétrie imposée par le plan localisé de quartier, mais aussi quelques divergences conceptuelles initiales entre le Canton de Genève, les services d’urbanisme de la Commune et le maître d’ouvrage, que nous avons résolues en bonne intelligence.
De ce fait, l’obtention du permis de construire a été relativement longue en raison de la requalification des espaces publics de l’axe Casaï-Aéroport, qui était à étudier avec les différents mandataires de l’État et de la commune. Le promoteur souhaitait faire de cet immeuble un objet inspirant, dans une dynamique de revalorisation du quartier.
Il était important pour lui que nous concevions un bâtiment de caractère, de bon standing. Une certaine qualité architecturale était donc attendue, dépassant l’idée que l’on se fait des programmes d’habitation mixte.

Compte tenu de ce cahier des charges, quelle orientation créative avez-vous prise ?
Lorsque l’on part avec un plan localisé de quartier, le volume et l’implantation sont prédéfinis. L’esthétique constitue donc un levier important. Pour l’enveloppe extérieure, nous avons imaginé une élégante alternance de pleins et de vides, faisant intervenir différents matériaux nobles tels que le béton, le bois, le verre et une serrurerie de qualité. Nous avons équipé les appartements de balcons dotés d’une isolation phonique en sous-face et de parois de verre coulissantes, afin qu’ils constituent des pièces d’agrément parfaitement exploitables, et valorisent la façade.
Fidèles à notre leitmotiv, « sans lumière pas d’espace », nous avons opté pour une typologie d’appartements traversants, bénéficiant de l’apport de lumière naturelle provenant des baies vitrées. Face aux surfaces imposées par les standards commerciaux, nous avons conçu des appartements très ouverts invitant le regard à dépasser la notion de pièces au profit de l’ensemble.

Le quartier est marqué par une forte densité de villas. Cela posera-t-il un problème de cohabitation ?
Il y a en effet un grand nombre de villas dans cette zone pavillonnaire, qui entreprend sa métamorphose. Un certain nombre de ces maisons individuelles vont être démolies — c’est le cas dans le contexte de l’immeuble que nous construisons — et des démarches de conciliation sont engagées avec les propriétaires. Il s’agit de faire les choses dans un esprit d’éthique et de bien commun.

Le planning ?
Nous travaillons avec un planning de 18 mois. L’immeuble sera livré en mars 2021.